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Stéphane Saubole - Rédacteur

Doc-inédit - James Brown dans nos murs...

25 Octobre 2012 , Rédigé par stephanesaubole Publié dans #Doc-inédit !

 James Brown dans nos murs…

 

JamesBrownSaubole

Le caractère iconique de James Brown est ainsi qu’il nous paraît naturel qu’un homme né en Caroline du Sud dans les années 30 soit, en 2012, figuré sur les murs d’une petite ville du centre de la France ! Sans s’aventurer dans de tortueuses analyses historico-culturelles - qui justifieraient pour partie l’acte du graffeur anonyme – il est incontestable que le Godfather a été l’un des plus influents protagonistes de la Great Black Music. Son héritage se révèle d’autant plus prégnant que JB a transcendé (presque) tous les modes d’expression du principal art américain : rhythm 'n' blues, soul, gospel, blues, standards du Tin Pan Alley, jazz, rap, ballades populaires… Le répertoire enregistré du « Hardest Working Man in Show Business » compte 800 morceaux distincts – dont 118 titres classés dans les charts de 1956 à 1998 – sans recenser leurs multiples versions captées en studio ou sur scène…

 

L’un des créateurs musicaux du XXe

 

La seule force d’interprétation du chanteur incantatoire et du danseur exalté eût déjà contribuée à son immortalité artistique ; mais limiter sa personnalité musicale à ses fabuleuses « incarnations » serait mésestimer gravement la contribution de James Brown, en occultant son œuvre d’écriture et de composition. Musicien (batterie, piano, orgue..), chef d’orchestre, producteur, arrangeur et leader intransigeant, le « Soul Brother Number  One » s’est affirmé comme l’un des grands créateurs musicaux de son siècle. C’est dans la deuxième moitié des sixties, qu’avec l’aide de ses complices, « Mr Dynamite » a dévié le long fleuve du blues en inventant un « funk beat » percussif et syncopé. D’aucuns objecteront que rien n’est créé ex nihilo, que le terme était déjà utilisé par les jazzmen, que les Brass Band jouaient « funky » dans les rues de la Nouvelle Orléans, que Bo Diddley ou les Meters… etc… Comme nombre de « docteurs ès soul », l’écrivain Sebastian Danchin évoque cependant une « révolution copernicienne », dans un numéro spécial de la revue Soul Bag (n°186 mars 2007) consacré à l’idole après sa disparition le 25 décembre 2006. 


La Révolution brownienne

Si tous les spécialistes s’accordent sur la date de « l’abolition des privilèges » du rhythm 'n' blues – février 1965 et le riff novateur de Jimmy Nolen sur Papa’s Got a Brand New Bag - leurs points de vue divergent quant au « Valmy » de la Révolution brownienne. L’enregistrement de Cold Sweat, au cœur de l’été 1967 à Cincinnati, obtient néanmoins le plus de suffrages. Parmi les « soldats de l’An I », on relève la présence du saxophoniste Alfred « Pee Wee Ellis », qui a co-écrit Cold Sweat, du «  funky drummer » Clyde Stubblefield, du fidèle St. Clair Pinckney et de Maceo Parker. Ce dernier est certainement celui, avec Fred Wesley au trombone, qui est arrivé au plus haut degré de fusion entre son jeu et la nouvelle pulsation rythmique. L’Histoire de la funky music – contée par Florent Mazzoleni dans l’ouvrage James Brown, l’Amérique noire, la Soul & le Funk – est définitivement en marche, s’écrivant sous toutes les formes jusqu’à nos jours… Frédéric Goaty ne définira-t-il pas, dans Jazz Magazine, l’album de Miles Davis On The Corner (1972) comme une tentative « de faire groover ensemble Sly Stone et Stockhausen » ! L’apport artistique de James Brown, 56 ans après son premier succès (Please, Please, Please), s’avère intranscriptible. Si ce n’est, peut être, par la magie des hommages qui lui sont rendus… jusque sur les murs d’une petite ville du centre de la France… 

 

Stéphane Saubole

 

 

 

 

 

 

 

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