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Stéphane Saubole - Rédacteur

NOW?90' - En fusion (5) - FFF : French Team - Novembre 2016

3 Novembre 2016 , Rédigé par stephanesaubole Publié dans #NOW?90'

 

 

  NOW?90' 

 

Ouf ! Tout juste quelques rétrospectives sur Arte ! Ils auront épargné "nos" années 90. Il est vrai qu'on eût pu craindre le pire après le terrifiant "revival" des eighties : Les démons de minuit, Capitaine Flam, les soirées Casimir, etc. En toute immodestie, essaimons quelques "brins de muguet" de nos vingt ans...

 

                   fff - French Team                

 

 

NOW?90' - En fusion (5) - FFF : French Team  - Novembre 2016

 

Qu'on ne se méprenne pas. FFF fut un groupe de fusion bien plus que de funky music. Ses membres ne décidèrent pas fortuitement de la signification du troisième "f" du sigle (fonck plutôt que funk) !

 

 

 

Adoubés par George Clinton

 

Précurseuse, la "fédération" sélectionna, dès 1987, Marco Prince (chant/trombone), Yarol Poupaud (guitare), Nicolas "Niktus" Baby (basse, samples), Philippe "Félix" Niel (claviers), Krichou Monthieux (batterie et percussions) et Philippe de Lacroix-Herpin, alias Prof Pinpin (saxophones). Selon certaines sources, le concert donné lors de l'édition 1990 des Rencontres Trans Musicales de Rennes alerta le milieu d'une nouvelle irruption. L'onde de choc se propagea si rapidement que de bonnes fées états-uniennes se penchèrent avec empressement sur le berceau frenchie !

 

 

Spike Lee en maître de cérémonie

 

Le premier album des "Furious Five Frogs de Paris" fut donc produit en 1991 par Bill Laswell, sous les hauts patronnages de George Clinton et de Spike Lee. Le fondateur du P-Funk adouba, au sens propre, les six nouveaux serviteurs de la cause, agenouillés sur les marches du Sacré-Coeur (dans la vidéo du single New Funk Generation), alors que le metteur en scène de Mo'Better Blues réalisa à Paris le clip du titre Marco. Ces parrainages attisèrent, comme attendu, toutes les curiosités chez les amateurs des "Red Hot", "d'Urban" ou de Living Colour...

 

 

Frenchmen in New York

 

L'entame de Blast Culture, avec trois explosions (New Funk Generation, Marco et Devil In Me), conforta immédiatement ce public dans ses bonnes dispositions. Et comme FFF tint la distance sur tout le disque – l'électrique AC2N, le très rock Trash A Muffin, le groovy Docteur Love, la "reggaïsante" complainte du plombier, le gainsbourien Requiem pour un con...- le CD chauffa les platines !

 

 

Cover gainsbourienne

 

Cet engouement fut accentué par des prestations scéniques inédites pour une formation française. On imagine mal a posteriori le caractère novateur du band, dont l'audace inspira nombre d'héritiers. Car, autant FFF s'inscrivit immédiatement dans la mouvance fusion mondiale, adhérant à la Black Rock Coalition de Vernon Reid, autant le groupe détonna dans le paysage "rock" du pays. Leur attitude sur les planches – une réconciliation entre exigence musicale et folle énergie, agrémentée d'un zeste de folie funkadelienne - tranchait avec le pathos outrancier, les ricanements mesquins ou le militantisme par spéculation de certains de leurs contemporains.

 

 

AC2N et New Funk Generation

 

Chaque personnage du groupe avait le front d'affirmer à la face du monde : "Je suis une star" ! Nous fûment nombreux à vaciller de plaisir, savourant leur réjouissant engagement : "Enfin un groupe d'ici qui assume ce qu'être sur scène signifie !". Artificielles apparences ? Une moue d'Ali ou un froncement de sourcil de Miles furent plus éloquents que bien des discours...

 

 

Space Attitude !

 

Après le départ du saxophoniste Prof Pinpin, le désormais quintet fit appel à du renfort (Eric Mula et Sébastien Jalier, cuivres, Antoine Pham, violon, Olivier Baby, chant lyrique, Magic Malik, flûte) pour un deuxième long format plus en phase – d'après les déclarations d'alors – avec leurs aspirations. Doit-on privilégier chez les artistes les œuvres qu'ils préfèrent ? C'est un autre débat...

 

 

 

You’ve Got To Be Positive !

 

Autant l'imagerie – "positive attitude" et super-héros ! - de Free For Fever (1993) ne surprit personne, autant cette nouvelle orientation musicale déconcerta ! Ces 75 minutes de lave brûlante refluèrent légèrement des oreilles avant de conquérir définitivement les cœurs. Ce magma de cuivres, guitares et claviers imposa une unité de son, une ambiance commune à des titres aux grooves et aux mélodies par ailleurs distincts. Sur chaque piste, une inspiration qui happe l'auditeur ! Un crescendo, un gimmick, un break, un rythme, un riff, un solo... Pas un seul morceau neutre ! Ceux qui conçoivent un album comme une entité supérieure à la somme de ses composantes furent éstomaqués par la cohérence du projet musical.

 

 

Magma !

 

Paru en mars 1996, le troisième album, éponyme, nous parut, d'emblée, inégal, mais présentant des titres tels que Le pire et le meilleur ou l'hymne Barbès, qui marquèrent l'histoire du groupe. Capté aux Eurockéennes de Belfort, le live Vivants (1997) confirma ce que nous savions depuis les débuts : la puissance de feu sur scène.

 

 

En feu sur scène

 

 

L'hymne Barbès

 

Le succès salua une dernière production, Vierge (2000), qui nous sembla presque anecdotique, avant le split, en 2001. Depuis, FFF se reforma ponctuellement (Solidays - 2007, Bus Palladium - 2013, Cigale et Bercy – 2014...), en une autre époque : la nôtre.

 

 

 

Stéphane Saubole

 

 

 

 

 

 

PS : en bonus, une vidéo de Stéphane Scotto, d'un concert parisen, à l'aube des 90'...

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