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Stéphane Saubole - Rédacteur

Anna B. - Introspections : Japon - 2011/2015 - Février 2016

25 Février 2016 , Rédigé par stephanesaubole Publié dans #Beaux-Arts

 

 

 

L'art de s'engager

Introspections : Japon - 2011/2015 

 

 

La nature entière nait à chaque instant (2). juillet/août 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm

La nature entière nait à chaque instant (2). juillet/août 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm

Sendaï et Fukushima : un séisme d'une magnitude 9, un tsunami provoquant 20 000 décès, une funeste catastrophe nucléaire, 300 000 humanités in suspenso... Cinq ans après une tragédie à l'ampleur et aux incidences trop souvent occultées, Anna B. délivre à nos consciences, du 7 au 20 mars 2016, dans la galerie Le mouton noir, 50 oeuvres picturales. Son indivisible engagement retranscrit ces évènements en une proposition artistique dont les multiplicités connexes n'altèrent en rien la force évocatrice. 

Le temps se venge de celui qui l'oublie - mai 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm

Le temps se venge de celui qui l'oublie - mai 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm

Le vendredi 11 mars 2011, à 14 h 46 min 23 s heure locale, se produisit le plus important séisme mesuré au Japon, d'une magnitude estimée à 9,0, dont l'épicentre se situa en mer, à 130 km à l'est de Sendaï, chef-lieu de la préfecture de Miyagi, dans la région du Tōhoku (nord de l’île d’Honshu). Ce tremblement de terre fut, deux jours auparavant, précédé, à environ 40 km de distance, par un séisme de magnitude 7,2, puis suivi, dans l’heure, de deux fortes répliques (Mw 7,9 et Mw 7,2). Depuis, plus de 600 secousses ont été enregistrées. La côte Nord-Est du pays s’est déplacée, avec un affaissement en moyenne égal à 50 cm. "J'ai travaillé depuis 1998 sur la tectonique des plaques. Donc, les tremblements de terre, les volcans, les tsunamis, font partie de mes préoccupations." précise Anna B. Notre condition humaine devant une nature toute-puissante s'avère l'un des thèmes centraux de ses abstractions rehaussées de données scientifiques et brodées d'écritures au feutre noir, souvent reprises comme titres. (La nature entière naît à chaque instant (2), Le temps se venge de celui qui l'oublie, La nature ne cache rien...). Ces charnelles géométries convoquent, sur les toiles, des "techniques mixtes", en un syncrétisme d’à-plats de couleurs (des gammes de vert parfois marbrés de noir, de marron clairs, de magenta...), de collages, de translucidités, de chiffres et de caractères japonais ; sans oublier les lignes de force rouges, telles des cordons ombilicaux qui relieraient l'humain à Gaïa, avant qu'il ne les sectionne. 

La nature ne cache rien - mai 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm

La nature ne cache rien - mai 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm

La charge irrationnelle de notre temps

 

Cinquante et une minutes après le phénomène sismique, un tsunami (l'onde générée par le déplacement d’un important volume d’eau lorsqu'est modifiée la topographie du fond marin) ravagea près de 600 km de la côte orientale de l’île d’Honshu. La vague atteignit par endroits une hauteur de 30 m, parcourant jusqu'à 10 km à l'intérieur des terres, détruisant partiellement ou totalement de nombreuses villes et provoquant 20 000 morts. Il leur est rendu hommage dans l'oeuvre intitulée Nombre de disparus : ?. A contrario de la majorité des observateurs, Anna B. n'oublie pas les victimes causées par la puissance dévastatrice du tsunami (La grande voie ne connait pas les obstacles (1) et (2)...), et revendique de décliner les informations les plus intelligibles qui soient telles des données cartographiques ou quantifiés. Aux mauvais esprits qui jugeraient dérisoire le témoignage de l'artiste, on leur rétorquerait que, c'est, bien au contraire, essentiel. Ce ne sont ni les manuels d'histoire ni les documentaires télévisés, mais bien le Poème sur le désastre de Lisbonne et, surtout, les chapitres cinquième et sixième de Candide ou l'Optimisme qui maintinrent le souvenir du plus terrible tremblement de terre connu de l'histoire européenne. Voltaire, en cette circonstance, combattit avec férocité le discours théologique concernant les catastrophes naturelles : "Lisbonne, qui n'est plus, eut-elle plus de vices que Londres, que Paris, plongés dans les délices : Lisbonne est abîmée, et l'on danse à Paris..." On déplorera que la leçon du sieur Arouet ait si peu porté, tant d'autres "déismes" imprègnent nos sociétés. Le traitement médiatique des évènements de mars 2011 s'en révèlerait férocement symptomatique, la retranscription des drames de notre temps conservant encore une forte charge irrationnelle. La légitime terreur de "l'atome" a ainsi induit une focalisation sur les accidents nucléaires et une occultation presque totale des 20 000 morts provoquées par le tsunami. Comme si l'on conjurait un avenir potentiellement cataclysmique en négligeant la dignité de ceux qui souffrent actuellement !

La grande voie ne connait pas les obstacles (1) - mai 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm

La grande voie ne connait pas les obstacles (1) - mai 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm

La grande voie ne connait pas les obstacles. juillet/août 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm

La grande voie ne connait pas les obstacles. juillet/août 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm

"Omertà sur la question !"

 

Cette réalité n'excuse en rien la réitération de fausses informations par l'exploitant de la centrale de Fukushima ou les atermoiements des diverses autorités. La multiplicité des bilans analysant "l'accident" nucléaire, par ailleurs classé au niveau 7 par tous, rend dubitatif. L'Organisation mondiale de la santé affirme : "les conséquences sanitaires anticipées des doses d'irradiations reçues par les populations sont minimes", ce que soutient également l'UNSCEAR (un organisme émanant de l'ONU). À l'opposé, le directeur du magazine Days Japan, qui se rendit, muni de trois compteurs Geiger différents, dimanche 13 mars, à 2 km de Fukushima, constata que la radioactivité ambiante dépassait la capacité de mesure de ses appareils. Selon d'autres sources, la radioactivité était, au matin du 13 mars, 400 fois supérieure à la norme... à 80 km du site. L'effarante distorsion témoigne, bien entendu, des enjeux défendus par les différents émetteurs. Anna B. réprouve une époque de "médias mainstream" : "Une information en chasse une autre. C'est celle qui fera le plus de buzz qui aura la primeur." Elle ajoute que la presse japonaise traite très peu du sujet : "Omertà sur la question !" Par ailleurs, fermement engagée contre la production nucléaire, elle enrage quant "aux visions à court terme", au primat de Mammon, aux destins névrotiques de nos sociétés. La présence dans l'hexagone d'une centrale comme celle de Civaux (Vienne) ou du site d'enfouissement de Bure (Meuse/Haute-Marne), destiné au stockage à l’horizon 2025 de 80 000 m3 de résidus radioactifs extrêmement dangereux, la révulse. "Ces jouets d'apprenti sorcier", comme elle les nomme, étaient au nombre de quatre (soit 11 réacteurs en fonctionnement), dans un rayon proche de la catastrophe naturelle : les centrales d’Onagawa, Fukushima Dai-ichi, Fukushima Dai-ni et Tokai, situées respectivement à 80, 145, 155 et 255 km de l’épicentre. Selon l'exploitant TEPCO, la vague a atteint 14 m à Fukushima Dai-ichi, parée d'une digue de protection prévue pour une augmentation maximale du niveau marin de 5,7 m.

Do not cross - juillet/août 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm

Do not cross - juillet/août 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm

Fleurs de cerisier et pétales de la malédiction

 

Cette dénonciation – l'inspiration focale de la série – s'avère particulièrement explicite dans Do not cross ou Tolérance maximum dépassée, avec la représentation de bandes signalétiques jaune et noir ; comme autant de barrages éloignant l'Homme de l'édenique beauté de la nature, symbolisée par l'emblématique fleur de cerisier (Hanami Spirit (1) (2) et (3)). Cette coutume japonaise d'apprécier contemplativement les fleurs de cerisier – le hanami – est menacée, sur la toile La grande voie ne connait pas les obstacles

 Hanami Spirit 3 - Octobre 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm -  collection particulière

 Hanami Spirit 3 - Octobre 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm -  collection particulière

Les allégories Hanami versus Nukes n°1, n°2, n°3 nous disent la lutte de ces fleurs du bonheur contre les pétales de la malédiction nucléaire. Les deux vanités de la série font écho à cette antinomie entre une fatalité méphitique et l'inextinguible existence du végétal. D'autres compositions (L'univers entier est volatilisé, ALARA is over, Durée de stérilité = 48.000 ans...) soulignent le caractère irréversible voire ordalique de la production nucléaire. Plus de dieu, pourtant, que l'on attacherait à un rocher du Mont Caucase...

Hanami versus Nukes n°2 - technique mixte et acrylique sur toile - 15 x 15 cm - juillet 2012

Hanami versus Nukes n°2 - technique mixte et acrylique sur toile - 15 x 15 cm - juillet 2012

"C'est effrayant de se dire, qu'avec les courants marins, tout est potentiellement contaminé. Pourtant, c'est la réalité" ajoute l'artiste, opiniâtre et convaincue que l'on doit changer de paradigme. Une modélisation de la dispersion des rejets radioactifs dans l'atmosphère, réalisée par Météo-France en prenant le césium 137 comme élément représentatif, démontre que le panache a atteint la côte Ouest des États-Unis le 16 mars 2011, puis la côte Est vers le 19 mars. Les polluants survolèrent les Antilles françaises le 21 mars, alors que le nord de la la Grande-Bretagne et les pays scandinaves furent concernés dès le 22 mars, avant l'Europe continentale, dans des proportions a priori faibles... 

ALARA is over. juillet/août 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm

ALARA is over. juillet/août 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm

Le très officiel Institut de Radioprotection et de sûreté nationale (IRSN) admet que la catastrophe a provoqué "la plus grande contamination connue en mer". Une étude, publiée dans la revue Science le 26 octobre 2012, retient que la contamination des poissons et crustacés pêchés aux alentours de Fukushima ne baissait pas, 40 % des espèces restant impropres à la consommation. 

L'univers entier est volatilisé - mai 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm 

L'univers entier est volatilisé - mai 2011 - technique mixte sur toile - 15 x 15 cm 

De fait, le 11 mars 2011, l'état d'urgence nucléaire avait été décrété par le gouvernement japonais, entraînant un ordre d'évacuation, de la préfecture de Fukushima, pour les personnes situées dans un rayon de 2 km autour du réacteur nº 1 de la centrale. Le soir même, le premier ministre étendit ce rayon à 3 km, le lendemain à 10 km puis à 20 km. In fine, le confinement s'étira, le 30 avril, jusqu'à 30 km. De surcroît, il fut demandé aux autorités locales de distribuer des comprimés d’iode pour prévenir des cancers de la thyroïde. D'après les chiffres de la Croix-rouge, sur les 300 000 personnes qui ont quitté la zone, approximativement 1 600 seraient mortes avant le mois d'août 2013, en raison des conditions d'hébergement, de l'épuisement dû aux déplacements, de l'aggravation de maladies existantes, de suicides...

Dispair - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - août 2012

Dispair - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - août 2012

La douleur humaine

 

"J'observe le monde et je pose des questions à l'humanité. Je crois que ça définirait assez bien ma façon d'appréhender mon travail d'artiste auteure" énonce sobrement Anna B., qui relativement aux parfois très conceptuelles classifications des critiques d'art, se situe... où elle veut. Manifestement, peu lui chaut de douer d'une esthétique unique cette série d'oeuvres ; d'où le choix de mettre en abîme, par des portraits très figuratifs, la douleur des personnes déplacées, non relogées, ou vivant dans les zones contaminées, comme ces jeunes portant tristement un masque dérisoire (Dispair, Don't forget it, Please help stop nukes), ou un enfant dont on teste le taux de radioactivité (High fear). 

High fear - technique mixte et acrylique sur toile - 14 x 18 cm - août 2012

High fear - technique mixte et acrylique sur toile - 14 x 18 cm - août 2012

La délimitation d'un espace mortifère ou la situation des familles sont également évoquées en des compositions plus abstraites, telles que Entrée interdite à partir d'ici, avec l'intrusion d'une teinte inédite, ou Long-term temporary homes, contrastant à-plats, dessin schématisé et petites touches de couleur. 

Long-term temporary homes - mai 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm - collection particulière

Long-term temporary homes - mai 2011 - technique mixte sur toile - 10 x 15 cm - collection particulière

"Engagée dans mon travail, je le suis. Engagée tout court d'ailleurs." clame Anna B., peu encline à la tépidité. Elle concède ne pas se préoccuper d'un éventuel hiatus entre l'expression d'une opinion militante et sa représentation, dans l'embrasement d'une quête esthétique. Comme, parmi ses devanciers, certains, en voulant chanter à tue-tête n'ont su sonner juste, l'essence de l'engagement en art n'a donc cessé de susciter débats et controverses. Tout d'abord, augurerions-nous que les tableaux de la période noire de Goya, les Olympia de Manet puis de Cézanne, Les Demoiselles d'Avignon, ne témoignassent pas d'une volonté de changer les mondes ? Par ailleurs, la postérité fut souvent cruelle pour ceux qui se sont orientés vers un positionnement "politique", au sens littéral et éternel du terme. L'oeuvre picturale d'Honoré Daumier – plus de 500 toiles - fut louée, de son vivant, par Goncourt, Michelet, Banville, Degas, Baudelaire ou Balzac ; les exégètes la considèrent aujourd'hui comme l'une des plus essentielles du XIXème siècle, précurseuse de celle de Manet et donc de l'art moderne. On ne retient que le caricaturiste comtempteur de la bourgeoisie de son temps... Jules Vallès, nous conta, en son coeur et en son âme, comme l'acteur qu'il en fut, La Commune, au fil des pages de L'insurgé. On ne recommande plus que, timidement, la lecture de L'Enfant. Plus tard, Albert Camus, résista activement au sein de Combat et, comme le rappelle Lou Marin dans son ouvrage Camus et sa critique libertaire de la violence, soutint "les libertaires, les objecteurs de conscience, les anarchistes non-violents, les syndicalistes révolutionnaires et les anticolonialistes écartés – les seuls à posséder la mémoire des vaincus." Celui qui condamna le communisme césarien ET le capitalisme ("Non, on ne construit pas la liberté sur les camps de concentration, ni sur les peuples asservis des colonies, ni sur la misère ouvrière.") fut désigné comme "un écrivain pour classes de lycée" par des adversaires qui feignirent de ne retenir que la "phrase de Stockholm", par ailleurs souvent déformée. Quel qu'en serait le prix, Anna B. puise dans une inexpugnable révolte, la poignance de ses séditions et sa rétivité à tous les pouvoirs de toutes les époques... exceptés, peut-être, celui orchestré pendant 72 jours, par les Communards (Jules Vallès, Gustave Courbet, Jean-Baptise Clément, l'auteur du Temps des cerises, Louise Michel, l'une de ses héroïnes...), ou celui défendu par Nestor Makhnov et ses compagnons, en Ukraine.

No nukes manifesto - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - septembre 2015

No nukes manifesto - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - septembre 2015

La figure torve de fama fatum ?

 

Pour revenir en des terres japonaises qui la fascinent de longue date, l'artiste explique avoir étudié la culture et la philosophie orientale – elle cite le maître zen Dôgen ou Lao Tseu – puis s'être longuement documentée afin d'appréhender de manière scientifique les tsunamis et les grands principes de la physique nucléaire. Par ailleurs, l'apprentissage de l'idiome pendant une seule année lui laisse un sentiment d'inachevé, auquel elle remédiera dans l'avenir. Très au fait de l'actualité de ce pays, elle rappelle que des manifestions anti-nucléaires y ont, en une ampleur limitée, ponctuellement éclos ; ce dont témoignent : Nuke is over, nous montrant une femme, banderole en mains, No nukes manifesto, un visage de la contestation silencieuse, ou au contraire, No Nukes, le cri de colère d'un jeune homme. 

No Nukes - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - août 2012

No Nukes - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - août 2012

Le 14 septembre 2012, le gouvernement japonais décida la sortie totale du pays de l'ère nucléaire à l'horizon des années 2040. De facto, des centrales furent mises à l'arrêt en septembre 2013. Rapidement cependant, "la figure torve de fama fatum" réapparut, pour les opposants, avec l'annonce du premier ministre Shinzo Abe d'une réactivation des réacteurs jugés "fiables". L'apostasie fut donc de courte durée, l’autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) délivrant, dès 2015, une autorisation définitive à la relance de la production nucléaire. "Sous les applaudissements d'Areva et du gouvernement français, qui s'empressa de proposer de nouveaux produits" gronde Anna B., dénonciatrice de la situation sur le terrain, cinq ans après la catastrophe.

L'énergie nucléaire est la promesse d'un avenir radieux - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - septembre 2015

L'énergie nucléaire est la promesse d'un avenir radieux - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - septembre 2015

L'une des dernières œuvres de la série, L'énergie nucléaire est la promesse d'un avenir radieux, se singularise par son caractère ombreux, tout en retranscrivant un témoignage photographique récent. "J'ai représenté ces milliers de sacs de terre contaminée, stockés à ciel ouvert. L'élément en jaune est un élévateur qui les déplace, ce qui donne une idée du volume de ces contenants" se désole-t-elle, écoeurée par tant de cynisme.

Nous vivons dans une ère de menace permanente de notre anéantissement - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - septembre 2015

Nous vivons dans une ère de menace permanente de notre anéantissement - technique mixte et acrylique sur toile - 20 x 20 cm - septembre 2015

Et d'énoncer : "Nous vivons dans une ère de menace permanente de notre anéantissement". Ce titre d'une toile créée en septembre 2015 se révèle une citation de l'homme qui y est représenté : Kenzaburo Oé. Cet immense auteur japonais, prix Nobel de littérature en 1994, lutte contre le nucléaire, notamment depuis l'écriture, en 1963, de Notes de Hiroshima, l'un de ses ouvrages majeurs... En dépit de ces constats amers, Anna B., demeure frontalement engagée, en militante, en artiste, en femme, en être humain, dans sa vie, dans le monde, tous les jours, toujours.

 

Stéphane Saubole 2016


 

Lien vers le site internet d'Anna B.

http://theartofannab.blogspot.com.es/2011/06/introspections-2011-works-in-progress.html

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